Sécurité des Français à l’international : plus d’échanges pour moins de risques

Les faits d’actualité au Bénin et au Sri Lanka nous rappellent que même si certaines zones géographiques ne sont pas qualifiées comme étant des « zones rouges » par le ministère des affaires étrangères, dans les faits, elles le sont. Qu’ils soient touristes ou voyageurs d’affaires, la sécurité des ressortissants français ne peut plus se limiter à regarder la carte de « conseil aux voyageurs » avant de se rendre à une destination souhaitée.

Aujourd’hui, peu importe la nature de la menace (terroriste, criminelle ou les deux), cette dernière ne peut, en aucun cas, s’évaluer en se basant sur une simple analyse dite statique.

Les continents européen et américain ne sont pas épargnés par la menace. Dans de telles conditions, les déplacements culturels et professionnels nécessitent d’avoir une approche qui prend en compte cette dimension à la fois en se renseignant sur la destination avant le départ, en prenant des précautions une fois sur place (lien avec l’ambassade, informations sur le niveau sécuritaire des hôtels, entre autres) et en réalisant un débriefing auprès du MAE, si possible, dès la fin du déplacement.

A ce titre, il me paraît nécessaire que les entreprises et les voyageurs puissent échanger davantage (via un forum interactif sur le site du MAE , par exemple) avec les services de l’Etat. 

Ce n’est qu’à travers plus de transparence, de justesse, de souplesse, d’agilité et d’échange d’informations entre les personnes qui sont sur le terrain et celles qui s’assurent de la sécurité des Français depuis l’Hexagone, que les citoyens pourront se déplacer en minimisant les risques encourus.

La sécurité ne peut pas basculer chaque jour un peu plus vers la curation. Elle doit trouver sa force dans la prévention et dans la proactivité.

Selon un récent sondage réalisé par Odoxa sur les craintes des Français lorsqu’ils voyagent à l’étranger, indépendamment de la destination retenue, 53 % redoutent d’être victimes de vol, 47 % craignent d’être agressés physiquement et 44 % déclarent éviter les foules – surtout lors d’événements prestigieux et médiatisés – par peur d’être exposés à des menaces terroristes. Paradoxalement, cette crainte générale ressentie par la majorité des citoyens n’est pas partagée par la plupart des directions des entreprises tricolores. Chiffres à l’appui : une étude menée par le Club des Directeurs de Sécurité et Sûreté des Entreprises (CDSE) montre que seulement 18 % des dirigeants considèrent l’insécurité à l’international comme une menace forte pour leurs collaborateurs, et 68 % d’entre eux estiment leur politique de sûreté assez avancée pour assurer la sécurité de leurs salariés en toutes circonstances.

Des questions de fond se posent : de manière générale, les Français sont-ils trop anxiogènes ?

Les dirigeants ont-ils raison de moins s’inquiéter ?

Quelles informations ont-ils en main – et les touristes non – pour tenir cette posture ?

Comment une organisation peut-elle prétendre ne pas avoir à développer davantage sa politique de sûreté à l’heure où les menaces se multiplient, se complexifient et peuvent atteindre n’importe qui, n’importe où et à n’importe quel moment ?

Jusqu’où les cellules de sûreté sont-elles prêtes à aller pour protéger la santé des collaborateurs ?

Jusqu’où sont-elles prêtes à aller pour protéger les intérêts de l’entreprise ?

Aujourd’hui, il faut remobiliser l’opinion sur ces sujets !

La vigilance baisse, et c’est bien cela le risque ! 

Si nous baissons la garde, nous devenons logiquement plus vulnérables. Aujourd’hui, un travail de sensibilisation et de formation des citoyens aux bonnes pratiques en matière de sûreté doit être opéré à l’échelle nationale – en entreprise mais pas seulement. Ne l’oublions pas : cette bataille pour la sûreté, nous la menons contre nos adversaires, ici et partout, mais nous la menons aussi et surtout contre nous-mêmes, contre nos propres négligences et les erreurs évitables que nous pouvons commettre.

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